NUNGESSER Charles.

Ensemble de 3 lettres autographes signées, adressées à sa mère : - Tucuman, 25 mai 1913 ; 4 pages in-8°. « Chère Maman, Je suis sûr que tu dois attendre cette lettre avec impatience car il y a au moins quinze jours que je ne t'ai pas écrit, et pour cause : je reviens du camp, alors, ce que l'on peut appeler le camp. Je suis parti avec une automobile et toute une journée depuis six heures du matin à la nuit le moteur a tourné. Je suis allé à la frontière du Chaco. Le Chaco est composé de forêts et dans ces forêts vivent les Indiens qui ne sont pas encore civilisés et ceux qui avancent un peu en avant, ils en font un navarin aux pommes comme c'est épatant. Je ne vais pas passer mon temps à te compter des imbécillités, je veux te causer de choses beaucoup plus sérieuses. Coûte que coûte il faut que tu te décides à venir me retrouver. Tu vas m'écrire une lettre dans laquelle tu vas me faire l'énumération de tout ce tu as encore au mont-de-piété : bijoux, argenterie, etc. car je voudrais que tu puisses venir ici avec tout cela. Ici cela coûte un prix fou et ici nous en aurons besoin plus qu'en France. [...] Je vais travailler comme un nègre pour voir si je peux arriver à t'envoyer l'argent nécessaire pour reprendre le tout [...] et un billet de 2e classe sur un bateau français. Maintenant, de seize à dix-huit jours, tu es ici et tu peux également venir ici pour quelques mois. [...] Ici, sois bien sûre qu'il ne te manquera de rien. Pour quatre sous tu as un kilo de viande, tu pourras t'envoyer des biftecks à volonté. [...] J'attends que tous mes chameaux de clients me paient à la fin du mois afin de t'envoyer de l'argent. Mille gros baisers. Charles ». - Tucuman, le 15 juin 1913 ; 2 pages in-4°. « Je t'écris le coeur bien gros pas pour moi car moi tu sais qu'à mon sujet je ne me fais jamais de bile. Voilà un mois et demi que je ne t'ai rien envoyé moi qui croyais tant pouvoir t'envoyer aujourd'hui 100 piastres. [...] J'ai été à Rio-Colorado hier, tout le monde te fait des