NUNGESSER Charles.

Ensemble de 3 lettres autographes signées, adressées à sa mère : - Rio Colorado, le 24 septembre 1912 ; 4 pages in-4°. « Chère Maman, Enfin, une lettre de France. Depuis le 12 juillet, date de mon départ de Valenciennes, je n'avais aucune nouvelle de toi. Tu dois te douter que je commençais à me faire du mauvais sang. J'espère que ces maudits boutons, dont tu es infestée ont disparu et que ta santé est redevenue excellente. [...] Je me porte comme un charme, faisant toujours du sport à outrance. [...] As-tu reçu les 200 francs ? Je suis certain qu'ils seront arrivés à point. J'économise ici sou par sou pour t'envoyer de nouveau quelque chose d'ici un moment. Je fais mon possible, je t'assure. Tu me dis dans ta lettre n'avoir reçu que deux cartes. Je t'en ai envoyé au moins sept ou huit. [...] Quant à ce que je fais ici, toujours la même chose : j'attends que les melons poussent, et alors aussitôt vendus, je t'enverrai ce que je pourrai. Il y a bien des choses intéressantes à faire ici, je t'assure, en particulier dans la sucrerie. » Il évoque ensuite ses pertes au jeu à Nice : « Si Nice t'ennuie, menace, menace-les de leur demander des dommages et intérêts pour avoir aidé et soutenu un mineur. Dis-leur que si j'avais perdu tant d'argent à Monte-Carlo, c'est de leur faute. [...] Mais fais le moins d'écrits possibles. [...] Je t'assure qu'il ne sera pas bon de m'ennuyer à mon retour. » Il lui recommande de ne donner son adresse à personne. « Tu me demandes combien il faut de temps pour une lettre de France. Il faut environ vingt-cinq à trente-trois jours, cela dépend de la nationalité des paquebots postes et un peu du courrier qu'il dépose à chaque arrêt. [...] Ici on ne marche qu'à cheval. Depuis mon arrivée, j'en ai essayé au moins une dizaine [...]. J'ai un appétit féroce. Il est vrai que, comme menu, ici, on a mangé avant hier comme potage du boeuf bouilli, des perroquets et des perruches, une tranche de tatou et du pis de vache, c'est bon pour l'estomac. » Il ter