NUNGESSER Charles.

Ensemble de 3 lettres autographes signées, adressées à sa mère : - Tucuman, le 4 août 1913 ; 4 pages in-8°. « Voilà trois semaines que je ne t'ais pas écri et pour cause. Aventures sur aventures, se succèdent sans interruption me laissant chaque jour un peu plus expérimenté ; en un mot un peu plus homme. [...] Pauvre maman, je te promets monts et merveilles et ce château basé pourtant sur des fondations bien compromises est tombé en ruines entraînant dans sa chute le reste des illusions que j'avais encore. » Il raconte qu'il avait lié connaissance avec un individu à qui il a remis l'argent du voyage et qui a abusé de sa confiance. Après cet échec, « autre catastrophe : le 31 juillet à 10 heures du matin je me trouvais à la banque quand arrive un chèque de 30. 000 piastres. Le caissier qui est de mes amis et avec qui justement je causais, s'aperçu que c'était un faux chèque. Immédiatement un coup de téléphone, la police avertie s'en va pour faire l'arrestation de celui qui l'avait envoyé toucher au Savoye Hotel. Je m'élance sur les traces policiales pour voir l'arrestation quand on me prend pour complice et l'on m'appelle à la policia. Une bande de brutes me questionne à qui mieux mieux. Bref on me met dans un bureau sans boire ni manger pendant vingt-quatre heures. Tu juges de ma fureur. » Il raconte son interrogatoire et se retrouve libre. « Je vais me remettre à travailler à Buenos-Aires le plus que je pourrais et j'espère qu'à la fin de ce mois, 50 francs pour le loyer et je te les enverrai toujours. » - Tucuman, le 16 septembre 1913 ; 2 pages in-4°, amorce de fente au pli. En-tête « Gran Centenario Bar de Morra & Edippo - Tucuman ». Il lui annonce qu'il ne part plus pour Buenos-Aires comme prévu puisque un heureux contretemps l'a occupé. « Je suis pour le moment directeur d'un garage tout neuf qui vient de se monter pour le louage d'automobiles [...]. J'espère que cela va marcher. J'ai si peu de chances que je n'ose rien affirmer. » Il poursuit : « Je vais m'occ