VOLTAIRE (François-Marie Arouet, dit) [Paris,... - Lot 63 - Oger - Blanchet

Lot 63
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VOLTAIRE (François-Marie Arouet, dit) [Paris,... - Lot 63 - Oger - Blanchet
VOLTAIRE (François-Marie Arouet, dit) [Paris, 1694 - id., 1778], écrivain français. Lettre signée « Voltaire », adressée à M. Gravelot. « Aux Délices près de Genève, le 15 juin 1757 ». 2 pages 1/2 in-4°, adresse avec marque postale de Genève. La lettre est écrite par Jean-Louis Wagnière. Superbe lettre de félicitations sur les dessins que Gravelot lui propose (manuscrit de 3 pages joint) pour La Henriade. « Vous avez droit également, Monsieur, à mon estime & à ma reconnaissance. La Henriade en vaudrait bien mieux si j'avais fait des tableaux aussi frapans que les vôtres. J'ai été charmé des deux desseins que Mons. Crammer m'a montrer. Je ne scais si dans le dessein de la St Barthelémy, le personnage qui porte d'une main un flambeaux, & de l'autre une épée, les tiens dans une attitude assez terrible. Je ne scais s'il ne conviendrait pas qu'on aperçut son visage, qu'il parût enflammé de fureur & qu'il eut un casque sur la tête, au lieu de chapeau. C'est à vous, Monsieur à en décider. Je ne haïrais pas que quatrième chant quelques moines, & quelques prêtres armés ; la religion éplorée les regardant avec indignation ; la discorde à leur tête, & le Duc de Mayenne avec quelques liqueurs à un balcon souriant à cette milice monacale. Comme on a déjà gravé l'assassinat de Henri trois pour le cinquième chant, je crois que les conjurations magiques des Seize pourraient fourni un sujet très pittoresque. Il est aisé de rendre Henri quatre ressemblant, on pourrait le dessiner sur un char traversant les airs aux yeux des sacrificateurs étonnés Au milieu de ces feux Henri brillant de gloire Aparaît à leurs yeux sur un char de victoire. Je n'ai rien à dire sur les autres desseins. Je suis en tout de vôtre sentiment. Ne doutez pas, Monsieur, que je ne regarde vos soins comme une des plus flatteuses récompenses de mes anciens travaux presque oubliés. Je n'avais jamais crû pouvoir aller à la postérité ; mais vous m'aprenez à n'en pas désespérer. On m'a dit , Monsieur, que vous êtes beau frère de Monsieur d'Anville ; il avait eu la bonté de me promettre de m'avertir de quelques fautes qui sont dans un essai sur l'histoire générale. Je vous prie de l'en faire souvenir, j'ai grande envie de joindre cette obligation à l'estime que jai pour lui depuis si longtemps. » Le manuscrit autographe signé de Gravelot joint à cette lettre est la note explicative des sujets que Gravelot propose à Voltaire pour les illustrations de La Henriade de la belle édition de Cramer de 1768. Est joint un portrait gravé de H. Gravelot par Jean Massard d'après Maurice-Quentin de La Tour.
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