STAËL Madame de (Anne Louise Germaine Necker,... - Lot 57 - Oger - Blanchet

Lot 57
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STAËL Madame de (Anne Louise Germaine Necker,... - Lot 57 - Oger - Blanchet
STAËL Madame de (Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, dite) [Paris, 1766 - id., 1817], écrivain français. Ensemble de 3 longues lettres autographes, adressée au grand tragédien Talma : « Jeudi matin » ; 3 pages in-8°. Superbe lettre au grand tragédien dans laquelle elle lui exprime toute son admiration. « Ne craignez pas que je suis comme Mad. Milord que je mette la couronne sur votre tête au moment le plus pathétique mais comme je ne puis vous comparer qu'à vous même, il faut je vous dise qu'hier vous avez surpassé Talma la perfection de l'imagination même. Il y a dans cette pièce toute défectueuse qu'elle est un débris d'une tragédie plus forte que la nôtre et votre talent m'est apparu comme le génie de Shakespeare mais sous ces inégalités, ces gestes familiers devenus tout à coup ce qu'il y a de plus noble sur la terre, cette profondeur de nature, ces questions de notre destinée à tous en présence de cette foule qui mourra et qui semblait vous écouter comme l'oracle du soir, cette apparition du spectre plus terrible dans vos regards que dans la forme la plus redoutable. Cette profonde mélancolie, cette voix, ces regards qui révèlent des sentiments, un caractère au dessus de toutes les proportions humaines. C'est admirable, trois fois admirable ! » 5 juillet ; 4 pages in-4°. « Vous êtes parti hier mon cher Oreste et vous avez vu combien cette séparation m'a fait de la peine. Ce sentiment ne me quittera pas de long-tems car l'admiration que vous inspirez ne peut s'effacer, vous êtes dans votre carrière unique au monde et nul avant vous n'avait atteint ce degré de perfection où l'art se coulisse avec l'inspiration, la réflexion avec l'involontaire et le génie avec la raison. Vous m'avez fait un mal , celui de me faire sentir plus amèrement mon exil et j'ai reconnu plus que jamais la puissance de l'Europe puisqu'indépendamment de cette petite Europe, il dispose pour vous du monde idéal de la poésie. À peine étiez-vous parti, que le sénateur Roederer est arrivé chez moi venant d'Espagne pour aller à Strasbourg. Nous avons causé trois heures et nous avons souvent mêlé votre nom à tous les intérêts de ce monde. Il était dimanche à Hamlet et vous l'avez ravi. Nous avons disputé sur le mérite de la pièce en elle-même et il m'a paru très orthodoxe, il prétend que l'Emp. [L'Empereur] l'est aussi. Je lui ai développé mon idée sur votre jeu sur cette réunion étonnante de la régularité française et de l'énergie étrangère, il a prétendu qu'il y avait des pièces classiques françaises où vous n'excelliez pas encore et quand j'ai demandé lesquelles il n'a pu m'en nommer []. Mais je ne devrais pas m'aviser de vous dire ce que vous savez mille fois mieux que moi. Il est vrai pourtant que je mets à votre réputation un intérêt personnel []. Je vais écrire sur l'art dramatique et la moitié de mes idées me viendront de vous. Adrien de Montmorency qui juge de tout ce qui tient en bon gout et à la noblesse des manières, dit que Mad. Talma et vous vous êtes parfaits aussi dans ce genre toute ma société vous est attachée à tous les deux. [] Le directeur du spectacle est venu me voir après votre départ pour me parler de vous. Je lui ai su gré de si bien s'adresser. Sa conversation était comique mais je n'étais en train d'en rire et j'ai laissé passer tout ce qu'il a voulu bien dire pour me donner bonne opinion de lui. Ainsi chacun s'agite pour réussir, il n'y a que le génie qui triomphe presqu'à son insu ainsi vous êtes. Adieu écrivez moi quelques lignes sur votre santé, vos succès et la probabilité de vous servir ». Coppet, 1er de 7bre; 4 pages in-4°, fentes. « Vous exprimerai-je jamais comme je l'ai senti, mon cher Oreste, le bien que m'a fait votre lettre. Je croyais que vous m'aviez oubliée je sais que vous devez être blasé sur l'admiration mais pouvez vous l'être sur celle qui vient du coeur ? Su celle qui m'inspire pour vous autant de dévouement que d'enthousiasme ? Votre sublime talent a fait naître dans mon ame l'amitié la plus vraie et maintenant que je ne suis plus sous le charme vos accents je me justifie tout à fait à moi-même l'attachement sérieux que j'aurai toute ma vie pour vous. Vous n'auriez pas les accents si vous n'étiez pas capable d'être un ami bon et fidèle si vous n'aviez pas de la générosité dans le caractère. Le commun des hommes voit les merveilles de l'art dans votre talent, moi j'y decouvre aussi les secrets d'une belle nature que la sympathie seule peut vous révéler. [] Comment louer même l'Empereur si l'on n'était pas inspirée par un sentiment. Il y a ici un russe qui m'a dit l'autre jour qu'il vous imitait très bien j'ai fait un cri de joye et j'étais tentée de lui permettre mon coeur en échange d'un tel talent mais hélas dans cinquante vers qu'il m'a déclamé il n'y avait qu'un enfin qui m'a fait tressaillir le reste était affreux. Comment osez vous préférer Bayonne à Genève et cette Hermione basqu
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