DIDEROT Denis [Langres, 1713 - Paris, 1784], écrivain français

Lot 54
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15000 - 30000 EUR
DIDEROT Denis [Langres, 1713 - Paris, 1784], écrivain français
AUTOGRAPHES Très importante lettre autographe signée [adressée à Christian Frédéric Charles Alexandre, margrave d'Anspach et de Bayreuth]. «À Paris / ce 18. 10.bre 1776» Paris, 18 décembre 1776; 3 pages in-4° (20,5 x 15,5 cm). «Je gagerais bien que Votre Altesse me trouve fort impoli, M. Diderot dit qu'il aime le vin du Rhin; on lui en envoye; et l'on entend point parler de lui. Monseigneur le philosophe Diderot qui ne peut disposer d'un moment à la ville, où son temps, ses soins, ses idées, et même sa bourse sont abandonnés au premier venu, n'a trouvé contre tant d'indigents auxquels il n'a pas la force de se refuser, que l'asile des champs. C'est là qu'il a passé huit mois de l'année dernière». Rentré dans sa famille, il a bu gaîment et fort bien, mais ayant appris qu'il avait à remercier Son Altesse, il décoiffe de nouveau une bouteille pour célébrer «l'excellent prince que ni son rang, ni sa naissance, ni la cour, ni la richesse, ni aucune des séductions du monde, n'avaient corrompu, dont tous les hommes étaient restés les frères malgré l'éloignement de la première tige. Pourtant ce prince a-t-il pensé que ce vieux vin du Rhin qui a conservé une fois la vie de Diderot pourrait bien la lui conserver encore... «Et savezvous ce qu'il arrivera? C'est que vous répondrez de toutes les folies que je ferai et que je n'aurais pas faites sans le vieux vin du Rhin. Si sur mes vieux jours, lorsqu'on n'a plus ni chaleur ni vie, je m'avisais d'aller faire une mauvaise comédie ou tragédie et que je fusse siffl é... C'est le vieux vin du Rhin qui en serait la cause»! Il tremble aussi à la pensée qu'il pourrait indiscrètement remuer quelque question de philosophie et être envoyé méditer à la Porte Saint- Antoine «par un Ministère qui n'est rien moins que tolérant». Pourtant il prie Son Altesse de n'en avoir pas de remords: il est devenu si sage «que ses amis en sont alarmés pour sa santé... J'avais autrefois de commun avec l'Éternel de ne connaître ni le
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